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blog littéraire - Page 4

  • Le Canapé rouge de Michèle Lesbre

    canape.JPGDans une interview que Michèle Lesbre donnait il y a deux ans, elle évoquait déjà la place prédominante que les lieux tenaient dans ses romans : “Partir, disait-elle, c’est partir à sa propre quête.” Dans ‘La Petite Trotteuse’, son précédent roman, les bords de la Loire aidaient l’auteur à retrouver son père absent. Dans ce nouvel ouvrage, Michèle Lesbre ose un dépaysement total et entraîne son lecteur dans un va-et-vient entre deux mondes : la campagne russe parcourue par le Transsibérien, et le Paris des années 1940 conté par une vieille dame espiègle.


    Toujours furtives, toujours entre deux départs, sur un quai de gare, les rencontres de la narratrice ont le charme de l’instant présent. D’où le style incisif et nerveux du roman : à coups de petites phrases jamais inutiles, Michèle Lesbre décrit merveilleusement les charmes cachés des campagnes russes, les chants d’un accordéoniste dans un café enfumé, les jeux de gamins sales et espiègles.


    Et puis il y a la quête : voyageuse pas comme les autres, l’héroïne cherche dans chaque visage, dans chaque paysage, dans chaque rencontre, des traces de l’homme qui ne l’aime plus. Cette recherche, d’abord désespérée puis de plus en plus sereine, donne un relief particulier à toutes ses descriptions : au gré des différents indices que Gyl a laissé sur sa route, Anne se détache de cet amour passé et apprend à admirer la Russie avec son propre regard. Et le lecteur sent que cette parenthèse de vie lui était indispensable, qu’elle sera la base d’une nouvelle vie, et que son passé finalement accepté sera moins un obstacle qu’un tremplin pour un futur plein de promesses.

    Le Canapé rouge de Michèle Lesbre,

    Folio 2009

     

     

  • avis sur le roman : La fille de L'hiver d'Eowyn Ivey

    fille-de-hiver.JPGNous allons découvrir l'Alaska, ce pays si froid, si enneigé, cette contrée comparable à un désert de glace et nous allons également faire la connaissance de Mabel et Jack, ce couple qui a décidé de recommencer sa vie. Ce couple en souffrance suite à la mort d'un nouveau né, suite à l'affreuse douleur de ne pas pouvoir être parent, a décidé de tout quitter pour tout recommencer.
    Les débuts furent assez compliqués, seuls au milieu de nul part, dans une ferme ou ils doivent tout gérer : soit ils arrivent à faire fructifier cette ferme et ils mangent soit ils s'enfoncent et meurent tout simplement.
     
    Dans un moment de folie dépressive les deux adultes ont décidé de faire un bonhomme de neige, simplement pour le plaisir de lâcher prise et de souffler un peu, d'oublier la vie. Dès le lendemain matin, les gants et l'écharpe auront disparu et à partir de ce jour là une petite fille des neiges viendra enjoliver leur quotidien.
     
    Cette fille, que seuls eux voient, fera des aller retour entre la ferme ou elle viendra silencieusement prendre un repas et cet endroit ou elle s'enfuit..Très vite le couple se pose des questions sur cette enfant qui se fait appeler Faïna et très vite ce roman prendra un tournant magique.
     
    Eowyn Ivey signe ici un conte nordique absolument fabuleux. Alors ne vous attendez pas avec ce roman à être mis en apesanteur, en haleine ou en fusion, ne vous attendez pas à de l'action non plus car vous n'en trouverez pas...La seule chose que ce roman vous apportera est la magie de l'écriture, la beauté d'une histoire qui m'a émue et des personnages très très attachants.
    J'ai eu énormément d'amour pour Jack et Mabel qui resteront dans mon esprit pendant longtemps, ils représentent pour moi des gens qui me tiennent à coeur, ils font maintenant partie de ma vie...Eowyn a réussi à donner vie à ces deux personnes et elles hanteront à jamais mon âme.
     
    Faïna m'a séduite également : qui est-elle ? un personnage réel ? un rêve de Mabel et Jack ? Une fée des neiges ? cela vous ne l'apprendrez qu'au fur et à mesure de votre lecture mais sincèrement ce personnage a un profond caractère qui a parfois su me mettre mal à l'aise. C'est ce genre de personnage indispensable au roman mais qui pourtant peu déranger et mettre le doute dans l'esprit. Faïna sera un personnage, également, restera encré en moi pendant une longue période.
     
    Ce livre est empli de thème : le deuil, la mort, la perte d'un enfant, le renouveau, l'espoir, l'amour, l'amitié, l'instinct maternel...Un panel de thèmes sous le signe de l'émotion. Ce livre devrait vous émouvoir si vous être quelqu'un de sensible.
     
    Je terminerai en disant que l'auteur connait son sujet, elle cerne le pays, elle le connait et ca se sent à la lecture du roman. L'histoire est parfaitement mise en place et à aucun moment je ne me suis ennuyée et j'ai vraiment eu un coup de coeur pour cette histoire, ce roman, cette plume si douce, si fragile, si magique.
     
    Je vous recommande donc ce roman si vous aimez les contes, la magie, les thèmes forts et la douceur des mots. Passez votre chemin si le manque d'action vous ennuie.

  • Ma sélection de livres pour lire cet été

    Littérature française

     

    Falaises, d'Olivier Adam, éd. de l'Olivier
    Les Pays immobiles, de Bayon, éd. Grasset
    Le Pays, de Marie Darrieussecq, éd. P.O.L.
    Immersion, d'Alain Fleischer, éd. Gallimard

    Chronique de L’art et la manière de Georges Perec
    Waltenberg, de Hédi Kaddour, éd. Gallimard
    La Petite Trotteuse, de Michèle Lesbre, éd. Sabine Wespieser
    Un vigile, de Patrice Pluyette, éd. Maurice Nadeau
    Le Corps des anges, de Mathieu Riboulet, éd. Gallimard
    La Méthode Mila, de Lydie Salvayre, éd. du Seuil
    Fuir, de Jean-Philippe Toussaint, éd. de Minuit

    Littérature étrangère

     

    Un coeur de mère, de Roberto Alajmo, éd. Rivages
    Neuf Nuits, de Bernardo Carvalho, éd. Métailié

    Un automne à River Falls, Alexis Aubenque
    Retour au fumier, de Raymond Federman, éd. Al Dante
    Bonsoir les choses d'ici-bas, d'António Lobo Antunes, éd. Christian Bourgois
    Les Dépossédés, de Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie, éd. Christian Bourgois
    Un monde vacillant, de Cynthia Ozick, éd. de l'Olivier
    Le Passé, d'Alan Pauls, éd. Christian Bourgois
    L'Homme qui mangeait la mort, de Borislav Pekic, éd. Agone
    L'Art de la joie, de Goliarda Sapienza, éd. Viviane Hamy
    L'OEil nu, de Yoko Tawada, éd. Verdier

  • Qu'est ce que l'astrologie ?

    Lorsque l'on commence à étudier en profondeur et avec sincérité l'influence des astres sur l'être humain, on se rend vite compte que ce n'est pas tâche facile pour deux raisons : d'abord à cause du nombre inouï des renseignements que l'on obtient et ensuite à cause du même nombre d'incertitudes qui en découle. L'astrologue doit rester humble devant une carte du ciel, car elle représente une vie dans toute sa complexité. Mais, sur cette carte, est indiqué tout ce qui concerne l'individu en question, sauf ses choix.


    Un thème astral est un guide. Il permet de connaître ses capacités, les secteurs de vie favorisés, ceux qui, pour diverses raisons, seront conflictuels, etc..., mais il ne permet jamais de connaître les décisions prises. Toutefois, à l'aide des éléments qu'il fournit, il peut aider à trouver une voie valorisante, à prendre parfois une décision délicate, etc...Mais le thème astral est seulement un guide, comme celui que vous utilisez pour aller d'une ville à une autre. Vous connaîtrez les routes mais personne ne choisira pour vous votre itinéraire.

    astrologie.JPG


    A propos d'itinéraire, je voudrais ouvrir une parenthèse sur ce qu'il se passe sur notre planète : guerres, meurtres, vols, pillages, débauche, et j'en passe. Ne cherchez pas dans les étoiles la trace de telles aberrations. Même la faux de Saturne, ou l'armée de Mars, (bien que ce ne soit que des planètes) n'agissent jamais contre la vie. Ils défendent seulement la Justice. Les étoiles comme les planètes pleurent sur ce qu'elles voient.


    Quant à l'intérêt que l'astrologie suscite, il est le fruit d'un souvenir inconscient, d'un ressenti qui nous suit depuis le fond des âges. Au début, il n'y avait que l'astronomie. Puis on s'est aperçu que certains événements surgissaient en relation avec certaines configurations célestes.

  • Une heure, une vie, de Jeanne Benameur

    une-heure-une-vie.JPGce livre traite d'un sujet très présent dans la littérature pour la jeunesse, à savoir, la séparation ou le divorce des parents.


    Ici, pas de drame, pas de larmes, ni de colères, pas de vainqueurs ni de vaincus, d'abandonnés ou de trahis... Les parents se séparent dans le calme, le respect, la bonne humeur, à l'amiable, sans cris, ni haine, presque comme si de rien n'était... D'ailleurs, ils le répètent à leur fille, "rien ne changera pour toi"...
    Et c'est le monde de l'adolescente qui vacille, elle semble seule à affronter ce tsunami qui dévaste sa vie sans que personne ne s'en rende compte. Alors, elle doute d'elle même, elle se perd... A qui dire cette peine immense que ce bouleversement suscite en elle, s'il n'y a vraiment pas lieu de paniquer, de pleurer, d'être triste...
    L'enfant ne comprend plus rien. En plus, elle n'a rien vu venir, elle n'a jamais remarqué que ses parents ne s'entendaient plus. Elle se pose des questions sur l'amour, le couple, la vérité des sentiments, leur pérennité...
    Elle est folle de rage mais se tait et ne pleure pas.


    Jusqu'au jour où pendant le trajet en train qui l'amène chez son père, elle se met à raconter un drame qu'elle invente et qui lui font lâcher ses larmes devant ses voisins de compartiment médusés...
    En descendant du train, elle se sent mieux. Alors, elle recommencera à chaque trajet et le lecteur rira des mélodrames qui sortent de sa bouche pleine de sanglots. Mais bientôt un jeune homme compréhensif l'abordera...
    J'ai bien aimé ce roman court et facile à lire qui met en scène les douleurs d'une adolescente face à la séparation de ses parents. Le mensonge prend pied dans sa vie de manière très originale et semble lui sauver la mise pour passer un cap difficile.
    Ce récit met bien en évidence que les souffrances doivent trouver un chemin pour se dire, et que ça leur est parfois fort difficile.


    Les parents semblent tellement vouloir "bien divorcer" qu'ils n'ont pas prévu que ça pouvait être un évènement douloureux pour leur fille, et de ce fait, elle est perdue, seule face à sa peine, sans personne qui soit capable de la reconnaître et de l'entendre.
    Les mots de l'auteur sont justes et nous glissons sans peine dans la tête de cette jeune fille égarée.

     

     Une heure, une vie, de Jeanne Benameur, de Thierry Magnier Eds 2004

     

     

  • Encres de Chine de Qiu Xiaolong

    encre-de-chine-livre.JPGComme dans son précédent roman, Mort d'une héroïne rouge, Qiu Xiaolong, émigré aux Etats-Unis après les événements de Tian'anmen, prend prétexte d'une intrigue policière au suspens placide pour évoquer avec subtilité les multiples visages de la vie à Shanghai : traces encore brûlantes du passé politique, folle vitalité de la mégapole du XXIe siècle et débrouille perpétuelle pour surnager entre ces contradictions.

    Tout le charme tient dans la légèreté des touches réalistes pour peindre un quotidien dont la grisaille ne parvient pas à asphyxier un certain bonheur de vivre, où une dose de fatalisme s'éclaire aux vers des poètes classiques (cités sans aucune pédanterie), où l'omniprésence de la nourriture et des saveurs traduit un appétit de vivre joyeusement chinois, où l'absurde ébranle le mur de plomb d'un système totalitaire. Tous ces petits riens allusifs, mieux que de grands discours, tracent un portrait des plus sensibles de la Chine urbaine d'aujourd'hui.

  • Nos animaux préférés, d’Antoine Volodine

    nos-animaux-preferes.JPGLe dernier livre de Volodine est une excellente entrée dans l’univers post-exotique. Et une tache de couleur dans un tableau généralement sombre.

    On y croise un éléphant nommé Wong, parcourant la jungle à la rencontre des derniers spécimens de l’espèce humaine, une sorte de crabe, Balbutiar, prisonnier de son rocher, une dynastie de sirènes, Court-Brouillonne I, Cabillebaude II, Sole-Sole III, aux prises avec les soubresauts de l’histoire. Sous-titré Entrevoûtes, Nos animaux préférés est un recueil de contes organisés de manière pyramidale. C’est un objet parfait, un régal de drôlerie carnavalesque, un moment de grâce poétique. L’agonie du genre humain dans un écrin aux mille éclats métaphoriques.

     

     

     

  • Et mon coeur transparent Véronique Ovaldé

    coeur.JPGD’abord le style… Dès le premier chapitre, un effet de style m’a irrité au plus haut point : il n’y a aucun signe de dialogue ! Pas de guillemet, ni de tiret, rien du tout ! Les dialogues parlés se repèrent car ils sont à la ligne. En revanche, les pensées qui se veulent un dialogue intérieur se trouvent dans le fil du texte et non non non, ce n’est pas possible, cela ne me convient pas ! De plus, j’ai trouvé le style un peu prétentieux, à vouloir nous expliquer les choses dans des parenthèses, avec des expressions, jeux de mots que je trouve… (comme exemple : le titre de ce billet) voilà quoi !

    Côté humeur, hum… comment dire ? Lancelot, ce veuf découvrant qui était vraiment sa femme, n’a pas du tout attiré ma sympathie. Difficile d’expliquer pourquoi… Peut-être son prénom déjà ? Non, sérieusement, je crois que c’est son attitude face à la vie… Ses années passées avec sa première femme Elisabeth à subir leur relation, puis tout d’un coup, il plaque tout  pour se jeter dans les bras d’Irina qu’il va épouser sans vraiment la connaître. Tout cela ne collait pas pour moi. Et puis surement, quelque chose qui ne m’a pas plu, c’est sa façon de présenter les choses qui lui sont arrivées et qui lui arrivent. Pour moi, rien ne m’a fait m’intéresser une seconde à sa vie.

    Peut-être suis-je injuste avec ce roman… Mais l’accumulation de tous ces éléments que je vous ai présentés - qui pris à part peuvent sembler anodins - n’ont fait que m’éloigner encore plus de ce roman, de ses personnages et de son histoire !