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blog littéraire - Page 7

  • polar : Le dahlia noir, James Ellroy

    noir.JPGDeux policiers-boxeurs, une femme, un cadavre, voilà ce qui met en place le roman de Ellroy. Les deux policiers sont amis lorsqu'ils découvrent le cadavre du dahlia noir, une jeune femme mutilée. L'enquête commence, piétine et s'éternise, tellement que les deux hommes en viennent à être hantés par cette affaire et toute cette histoire changera la trame de leurs vies.

    C'est un roman très noir où les magouilles et les mensonges augmentent au fur et à mesure de notre lecture. On en vient à douter de tout et de tous même des policiers.

    James Ellroy est excellent pour nous tenir en haleine et nous faire passer les frissons dans le dos! J'ai frémi et adoré tout à la fois !

     

    Le dahlia noir, James Ellroy, Payot et rivages 2006

     

     

  • Love Song de Nikki GEMMELL

     

    love-song.JPG

     

    Une oeuvre un peu sombre basée en Australie et Angleterre, narrant la vie de Lilly.

    Voir si son autre roman, La mariée mise à nu , est aussi étrange...

    Pas de grande description des paysages australiens, dans ce livre plus intimiste que "Noces Sauvages" et, dont la plus grande partie se déroule en Grande-Bretagne. La confession de cette femme à cet enfant à naître est poignante. Le refus du pardon de ces religieux et l'hypocrisie et le mensonge de tous ont anéanti la vie de Lillie. Le monde masculin ne sort pas grandi de ce récit, que j'ai beaucoup aimé.

    Un livre où la domination sur l'enfant est inexcusable, comment est-il possible que sans aucune preuve on détruise la vie d'un enfant, j'ai terminé cette histoire bouleversée par cette injustice que nul ne saura jamais réparer. Un livre que je recommande.

    Love Song de Nikki GEMMELL 10-18 2003

  • les lettres de William Burroughs

    La parution prochaine du nouveau William Gibson et la sortie ce mois, chez Christian Bourgois, du volume des Lettres de William Burroughs, était l'occasion de rapprocher ces deux auteurs, Gibson étant un grand admirateur de Burroughs.

    Voici en l'instance, ces quelques phrases grossièrement (et modestement) traduites de l'inventeur du cyberpunk sur sa découverte de l'écrivain beat renégat : Burroughs était alors le plus radical des hommes littéraires que le monde avait à offrir, et à mon avis, il mérite toujours ce titre. Rien, dans toute mon expérience de la littérature n'a jamais été aussi remarquable pour moi, et rien n'a jamais eu autant d'effet sur mon sens des possibilités offertes par l'écriture. Plus tard, essayant de comprendre l'impact que cet auteur a eu sur moi, j'ai découvert que Burroughs avait incorporé des extraits des textes d'autres auteurs à son travail, une action que mes professeurs de primaires auraient appelée du plagiat. Certains de ces emprunts avaient été empruntés à la science-fiction américaine des années 40 et 50, un second choc identificatoire pour moi. Depuis, j'ai su bien sûr, que cette méthode du "cut up" comme l'appelait Burroughs, étais le point central de tout ce qu'il faisait, et qu'il a toujours fait. Burroughs comparait cette méthode littéraire à de la magie. Quand il a écrit au sujet de ce processus, les poils se son dressé sur ma nuque, si palpable étaient l'excitation que j'éprouvais. Les expériences avec les bandes magnétiques pour enregistrements sonores l'ont inspiré dans une veine semblable. En inventant le sampling, Burroughs interrogeait l'univers avec des ciseaux et de la colle, et la moindre tentative d'imitation d'un auteur n'était plus du plagiat du tout...

    Vous pourrez trouver l'article original de William Gibson sur le site du magazine Wired. Nous reparlerons prochainement plus précisément de la correspondance de Burroughs et de l'ouvrage qui lui est dédié.

  • Polar : l'oeuvre de Bret Easton Ellis

    Après avoir parlé des imitations de Bret Easton Ellis , il était largement temps que j’évoque le Maître. Disons-le tout de suite : je n’aime plus ce qu’Ellis est devenu depuis Glamorama. Son dernier roman, Lunar Park, m’a beaucoup déçue : on a vraiment l’impression qu’il « fait du Ellis » (personnages vides, qui ne croient en rien, ne ressentent aucune émotion véritable). Sans compter la pathétique imitation de Stephen King dans la seconde partie du roman.

    Pourtant, Ellis mérite le plus grand respect : quand on a écrit « American Psycho », on peut se reposer jusqu’à la fin de ses jours. Patrick Bateman est devenu un archétype, un personnage tellement parfait qu’il prend une dimension universelle. Contrairement à la plupart des gens autour de lui, Bateman a une vie intérieure, des pensées interdites, des actes inacceptables : tout son personnage tient dans l’écart entre son « moi social » et son « moi destructif » (pour paraphraser Proust)

    Dans  « The bonfire of vanities », Tom Wolfe avait déjà essayé de créer un personnage de yuppie complètement amoral: mais Sherman n’est pas Bateman. Il lui manque une dimension de souffrance, de profonde horreur de son milieu.

    Comme tout chef d’œuvre, « American Psycho » a donné lieu à différentes interprétations : Bateman aurait imaginé tous ses crimes, ce qui explique qu’il ne soit jamais sérieusement menacé par la police.

    Ellis a probablement pensé à cette hypothèse en écrivant le roman : ses éditeurs lui avaient demandé un véritable thriller, avec enquête, courses-poursuites, etc…, ce qu’il a refusé de faire.

    Que Bateman soit un véritable tueur n’a finalement aucune importance, puisque par essence, il suinte le mal et la volonté de revanche. Il y a une phrase que j’adore (la toute première de « Play it as it lays » de Joan Didion) : « What makes Iago evil ? some people ask. I never ask »

    Je ne veux pas savoir pourquoi Patrick Bateman est evil : je sais qu’il l’est.  Savoir s’il réalise son essence de tueur ou non, je laisse la question aux post-Sartriens…

     

  • Livre jeunesse : Zénobie de Claude PONTI

    zenobie.JPG Zénobie, c'est le drôle de prénom d'une petite fille de 10 ans qui, telle Alice au pays des merveilles se retrouve dans un monde étrange alors qu'elle était censée dormir dans SA chambre, dans SON lit. Dans ce monde parallèle, elle rencontre une tortue qui parle sans arrêt mais aussi une porte qui parle, les Mitaines qui se font croquer, la Vireuse d'Angle, un Bouître...

    Qu'est-ce qu'un Bouître me direz-vous ? Et bien, c'est une sorte de mini-éléphant parlant, plutôt culotté et grincheux. Que d'aventures en si peu de temps, aventures pas toujours très rassurantes.

    Dans ce roman, on retrouve l'univers délirant et imaginatif de Claude Ponti : ses jeux de mots, sa tendresse, ses curieux personnages.

    J'ai vraiment pensé à Alice au pays des merveilles en le lisant, sauf que l'étrange maison dans laquelle arrive Zénobie et nettement moins inquiétante que le pays découvert par Alice. Bref, c'est agréable mais un livre jeunesse écrit par Ponti sans dessins de Ponti, franchement c'est beaucoup intéressant.

    Parce que moi, ses illustrations me ravissent et me permêtent vraiment de vivre l'histoire; là, j'ai eu plus de mal à m'imaginer cet univers. 

  • Roman : La Perte en héritage Kiran Desai

    perte.JPGAlléchée par les critiques enthousiastes, je me suis précipitée sur ce bouquin de l'Indienne Kiran Desai. Depuis Treize mers et Sept rivières, autre oeuvre phare de la jeune littérature indienne, j'ai ce pays à l'oeil. J'avoue que les thèmes traités sont un peu toujours les mêmes: la double culture, le retour aux sources, l'attirance pour l'Angleterre qui peut conduire au mépris de soi et de sa race, etc...

    Dans La Perte en Héritage, c'est traité avec talent. Il y a le vieux juge indien qui se veut si désespérement anglais, l'humble cuisinier dont le fils, parti tenter sa chance à New York, vit le calvaire des clandestins, l'étudiant qui se découvra des passions nationalistes...

    Une belle peinture de moeurs, donc. Et une aussi belle galerie de personnages. Pourtant j'ai décroché vers les deux tiers du bouquin et je l'ai fini en diagonale. La faute aux longueurs qui plombent, ici et là, l'intérêt du récit. Dans le même genre mais plus réussi, je vous conseille sans hésiter Treize mers et Septs Rivières, déjà cité plus haut.

  • lubbies - livre Dis oui, Ninon

     je n'étais pas vraiment pressée pour lire ce livre... Mais il m'est passé par les mains, et aux premières lignes, j'ai été conquise par le bagout de Ninon, son franc-parler, sa tendresse et sa poésie artisanale

    Dès l'ouverture résonne la voix de NInon ! Ninon parle, raconte ce qu'elle vit, déforme les mots, exprime ce qu'elle ressent... Cette langue de l'enfance, que Maud a très bien su restituer, dit l'innocence, mais aussi l'intelligence des enfants... cette façon de comprendre ce qu'on leur cache ! Il y a plusieurs mondes dans ce roman: l'enfance (NInon) ; le besoin de liberté (Fred); le conformisme (Zélie) et ce que j'ai trouvé intéressant c'est qu'il n'y a pas de parti pris : chaque monde a ses avantages et ses inconvénients... On aimerait bien vivre avec Fred, se doucher avec l'eau du puits, courir avec les chèvres, être entouré d'animaux... mais les conditions plus que précaires dans lesquelles il vit nous fait parfois pencher vers Zélie... Et Ninon est comme nous, partagée... Le rejet du consensuel, le rejet du moule social se lit presque à chaque page, comme pour prouver qu'on peut exister autrement... ce monde de l'enfance, merveilleux malgré la rudesse des conditions de vie, malgré le jugement des autres, malgré les organisme sociaux qui veulent tout contrôler et faire rentrer dans le rang, aparaît tellement présent, est si bien rendu que souvent des souvenirs propres me sont revenus, des sensations de la petite fille qui est encore en moi... c'est aussi la magie de ce style, nous faire retomber en enfance... J'aime bien cette petite Ninon, vive, un peu effrontée, maligne, c'est un peu La Petite Fadette du XXIème siècle. George Sand en parlant de Fadette écrit ceci

     

     

  • lady susan de jane austen

     

    Comme je me l'étais promis, je me suis lancée dans l'oeuvre de Jane Austen après avoir vu le film "The Jane Austen book club" dont je vous avais parlé ICI !
     
    J'ai commencé (précisons cependant que j'avais dévoré, il y a environ 3 ans, "Orgueil et Préjugé"!!!) par un petit roman dont j'ai vu le titre sur plusieurs blogs : Lady Susan, roman écrit en 1795, Jane a une vingtaine d'années.
     
    Mon Avis
     
    Ce roman épistolaire a le charme de Jane Austen, incontestablement, on se plonge dans ces lettres avec plaisir, on découvre le double jeu diabolique de Susan, sa perfidie et ses manipulations. Et le procédé des lettres permet de façon exemplaire de percevoir les manigances de Susan. Si au début j'ai eu un peu de mal à me repérer dans les personnages, très vite, l'histoire m'a emportée.