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blog littéraire - Page 9

  • Polar : l'oeuvre de Bret Easton Ellis

    Après avoir parlé des imitations de Bret Easton Ellis , il était largement temps que j’évoque le Maître. Disons-le tout de suite : je n’aime plus ce qu’Ellis est devenu depuis Glamorama. Son dernier roman, Lunar Park, m’a beaucoup déçue : on a vraiment l’impression qu’il « fait du Ellis » (personnages vides, qui ne croient en rien, ne ressentent aucune émotion véritable). Sans compter la pathétique imitation de Stephen King dans la seconde partie du roman.

    Pourtant, Ellis mérite le plus grand respect : quand on a écrit « American Psycho », on peut se reposer jusqu’à la fin de ses jours. Patrick Bateman est devenu un archétype, un personnage tellement parfait qu’il prend une dimension universelle. Contrairement à la plupart des gens autour de lui, Bateman a une vie intérieure, des pensées interdites, des actes inacceptables : tout son personnage tient dans l’écart entre son « moi social » et son « moi destructif » (pour paraphraser Proust)

    Dans  « The bonfire of vanities », Tom Wolfe avait déjà essayé de créer un personnage de yuppie complètement amoral: mais Sherman n’est pas Bateman. Il lui manque une dimension de souffrance, de profonde horreur de son milieu.

    Comme tout chef d’œuvre, « American Psycho » a donné lieu à différentes interprétations : Bateman aurait imaginé tous ses crimes, ce qui explique qu’il ne soit jamais sérieusement menacé par la police.

    Ellis a probablement pensé à cette hypothèse en écrivant le roman : ses éditeurs lui avaient demandé un véritable thriller, avec enquête, courses-poursuites, etc…, ce qu’il a refusé de faire.

    Que Bateman soit un véritable tueur n’a finalement aucune importance, puisque par essence, il suinte le mal et la volonté de revanche. Il y a une phrase que j’adore (la toute première de « Play it as it lays » de Joan Didion) : « What makes Iago evil ? some people ask. I never ask »

    Je ne veux pas savoir pourquoi Patrick Bateman est evil : je sais qu’il l’est.  Savoir s’il réalise son essence de tueur ou non, je laisse la question aux post-Sartriens…

     

  • Livre jeunesse : Zénobie de Claude PONTI

    zenobie.JPG Zénobie, c'est le drôle de prénom d'une petite fille de 10 ans qui, telle Alice au pays des merveilles se retrouve dans un monde étrange alors qu'elle était censée dormir dans SA chambre, dans SON lit. Dans ce monde parallèle, elle rencontre une tortue qui parle sans arrêt mais aussi une porte qui parle, les Mitaines qui se font croquer, la Vireuse d'Angle, un Bouître...

    Qu'est-ce qu'un Bouître me direz-vous ? Et bien, c'est une sorte de mini-éléphant parlant, plutôt culotté et grincheux. Que d'aventures en si peu de temps, aventures pas toujours très rassurantes.

    Dans ce roman, on retrouve l'univers délirant et imaginatif de Claude Ponti : ses jeux de mots, sa tendresse, ses curieux personnages.

    J'ai vraiment pensé à Alice au pays des merveilles en le lisant, sauf que l'étrange maison dans laquelle arrive Zénobie et nettement moins inquiétante que le pays découvert par Alice. Bref, c'est agréable mais un livre jeunesse écrit par Ponti sans dessins de Ponti, franchement c'est beaucoup intéressant.

    Parce que moi, ses illustrations me ravissent et me permêtent vraiment de vivre l'histoire; là, j'ai eu plus de mal à m'imaginer cet univers. 

  • Roman : La Perte en héritage Kiran Desai

    perte.JPGAlléchée par les critiques enthousiastes, je me suis précipitée sur ce bouquin de l'Indienne Kiran Desai. Depuis Treize mers et Sept rivières, autre oeuvre phare de la jeune littérature indienne, j'ai ce pays à l'oeil. J'avoue que les thèmes traités sont un peu toujours les mêmes: la double culture, le retour aux sources, l'attirance pour l'Angleterre qui peut conduire au mépris de soi et de sa race, etc...

    Dans La Perte en Héritage, c'est traité avec talent. Il y a le vieux juge indien qui se veut si désespérement anglais, l'humble cuisinier dont le fils, parti tenter sa chance à New York, vit le calvaire des clandestins, l'étudiant qui se découvra des passions nationalistes...

    Une belle peinture de moeurs, donc. Et une aussi belle galerie de personnages. Pourtant j'ai décroché vers les deux tiers du bouquin et je l'ai fini en diagonale. La faute aux longueurs qui plombent, ici et là, l'intérêt du récit. Dans le même genre mais plus réussi, je vous conseille sans hésiter Treize mers et Septs Rivières, déjà cité plus haut.

  • lubbies - livre Dis oui, Ninon

     je n'étais pas vraiment pressée pour lire ce livre... Mais il m'est passé par les mains, et aux premières lignes, j'ai été conquise par le bagout de Ninon, son franc-parler, sa tendresse et sa poésie artisanale

    Dès l'ouverture résonne la voix de NInon ! Ninon parle, raconte ce qu'elle vit, déforme les mots, exprime ce qu'elle ressent... Cette langue de l'enfance, que Maud a très bien su restituer, dit l'innocence, mais aussi l'intelligence des enfants... cette façon de comprendre ce qu'on leur cache ! Il y a plusieurs mondes dans ce roman: l'enfance (NInon) ; le besoin de liberté (Fred); le conformisme (Zélie) et ce que j'ai trouvé intéressant c'est qu'il n'y a pas de parti pris : chaque monde a ses avantages et ses inconvénients... On aimerait bien vivre avec Fred, se doucher avec l'eau du puits, courir avec les chèvres, être entouré d'animaux... mais les conditions plus que précaires dans lesquelles il vit nous fait parfois pencher vers Zélie... Et Ninon est comme nous, partagée... Le rejet du consensuel, le rejet du moule social se lit presque à chaque page, comme pour prouver qu'on peut exister autrement... ce monde de l'enfance, merveilleux malgré la rudesse des conditions de vie, malgré le jugement des autres, malgré les organisme sociaux qui veulent tout contrôler et faire rentrer dans le rang, aparaît tellement présent, est si bien rendu que souvent des souvenirs propres me sont revenus, des sensations de la petite fille qui est encore en moi... c'est aussi la magie de ce style, nous faire retomber en enfance... J'aime bien cette petite Ninon, vive, un peu effrontée, maligne, c'est un peu La Petite Fadette du XXIème siècle. George Sand en parlant de Fadette écrit ceci

     

     

  • lady susan de jane austen

     

    Comme je me l'étais promis, je me suis lancée dans l'oeuvre de Jane Austen après avoir vu le film "The Jane Austen book club" dont je vous avais parlé ICI !
     
    J'ai commencé (précisons cependant que j'avais dévoré, il y a environ 3 ans, "Orgueil et Préjugé"!!!) par un petit roman dont j'ai vu le titre sur plusieurs blogs : Lady Susan, roman écrit en 1795, Jane a une vingtaine d'années.
     
    Mon Avis
     
    Ce roman épistolaire a le charme de Jane Austen, incontestablement, on se plonge dans ces lettres avec plaisir, on découvre le double jeu diabolique de Susan, sa perfidie et ses manipulations. Et le procédé des lettres permet de façon exemplaire de percevoir les manigances de Susan. Si au début j'ai eu un peu de mal à me repérer dans les personnages, très vite, l'histoire m'a emportée.
     
  • Lady Susan de Jane Austen

     Un roman court, qui se lit en une journée, une bonne introduction à l'oeuvre de Jane Austen ! et puis en plus, vous avez vu, il ne coûte pas cher!

     

    Ce roman épistolaire a le charme de Jane Austen, incontestablement, on se plonge dans ces lettres avec plaisir, on découvre le double jeu diabolique de Susan, sa perfidie et ses manipulations. Et le procédé des lettres permet de façon exemplaire de percevoir les manigances de Susan. Si au début j'ai eu un peu de mal à me repérer dans les personnages, très vite, l'histoire m'a emportée. Lady Susan est un personnage terrifiant, manipulateur, qui semble plier tout le monde à sa volonté, et notamment les hommes. Mère castratrice, elle fait de sa fille un pantin qu'elle actionne à son gré. Les lettres de Lady Susan, sont pleines de suffisance, d'un orgueil démesuré qu'Austen excelle à montrer. Situé dans une époque où la réputation des femmes se sont et se défont au gré des ragots, ce roman montre parfaitement la peur des mésalliances, mais aussi les mariages arrangés, l'utilisation des filles pour rétablir les fortunes perdues...
  • le clezio

     

    Dans le cadre du Blogoclub, nous avions donc à lire une oeuvre de notre nouveau Nobel de Littérature : J-M. G Le Clezio !

    Conseillée il y a quelques années par une prof de fac que j'adorais, je me suis donc lancée dans le recueil de nouvelles : Mondo et autres histoires .

    Mon sentiment a un peu changé. Cette nouvelle plus courte, raconte l'histoire d'une jeune fille qui décide de ne plus aller à l'école et fugue. Elle envoie une lettre à son père resté à Téhéran. Elle se rend que le chemin de bord de mer, cours sur les rochers, contemple le soleil. Une fois encore on retrouve le reget de la civilisation, et le thème de l'enfant, l'être le plus sensible au monde.

    Entre les deux  nouvelles certains schèmes se retrouvent : la maison déserte (Sand aurait été contente); la force de la nature; le rejet de la culture et de la civilisation... et finalement j'ai eu l'impression de relire toujours la même chose.

    Est-ce parce que je connais finalement assez bien l'oeuvre de Le Clezio pour l'avoir étudiée en fac, que j'en ai trouvé perçu les ficelles ? j'avoue que je me suis lassée de ces descriptions d'une nature matérielle (le rocher) et cependant évocatrice...

    Dans le même temps, j'ai trouvé une petit livre écrit par Le Clezio pour les enfants, et intitulé : "Voyage aux pays des arbres"

     
  • alice-ferney-paradis-conjugal